La République centrafricaine (RCA), un pays enclavé d’Afrique, a connu depuis des décennies de grandes instabilités politiques. Les inégalités entre les régions et les différentes ethnies ont déclenché des griefs populaires qui, par la suite, ont abouti à un long conflit armé. Ce dernier a nettement aggravé les conditions de vie des enfants qui se sont souvent retrouvés dans des situations économiques déplorables.
Des phénomènes comme l’exploitation sexuelle des enfants dans la prostitution sont de plus en plus répandus à cause de l’extrême pauvreté que le conflit a entrainée. L’exploitation des enfants en ligne n’est actuellement pas un risque à cause du faible accès à Internet et aux technologies de l’information et de communication. Cependant, le conflit a fait de la République centrafricaine une terre fertile pour les opérations des réseaux transnationaux de traite des êtres humains qui infligent des exploitations sexuelles aux enfants. Ceci a fait de la République centrafricaine un pays source, de transit et de destination pour la traite sexuelle des enfants. Les enfants enlevés sont souvent exploités et enrôlés au sein de groupes armés comme enfant-soldats. L’enrôlement des enfants dans les groupes et forces armées reste la manifestation la plus récurrente de l’exploitation des enfants. D’autre part, à Bangui, la vulnérabilité des enfants déplacés internes a abouti à leur exploitation par des forces internationales du maintien de la paix. Ceci a engendré une indignation au niveau international, mais l’immunité accordée aux Casques Bleus reste jusqu’à aujourd’hui un grand débat au sein même de l’ONU. Un fort taux de mariages précoces des filles est observé, notamment dans les milieux ruraux en RCA. Le pays est classé parmi les 10 premiers pays d’Afrique Centrale et Occidentale dont le taux de mariage d’enfants est le plus élevé.
Pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants, le gouvernement centrafricain a ratifié en 2012 le Protocol facultatif à la vente, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Plus récemment, le gouvernement a intensifié ces efforts au niveau régional en ratifiant la Charte Africaine des droits et du bien-être des enfants, et en participant à des initiatives de lutte contre le mariage précoce comme la Déclaration d’Addis Ababa.
Avec le redressement politique de 2016, le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération en République centrafricaine, a lancé officiellement les Objectifs du Développement Durable. En 2016, le Plan National de Relèvement et de Consolidation centrafricaine est conçu par le gouvernement. Bien que le RCPCA n’aborde pas directement le sujet de l’exploitation sexuelle des enfants, ce dernier est le premier plan national à faire face aux divers problèmes socio-économiques en RCA de manière assez holistique.
A peine sortie du conflit, en 2017, la République centrafricaine éprouve toujours de grandes difficultés à mettre en place efficacement des politiques nationales de consolidation de la paix, et à aborder les causes profondes de l’exploitation sexuelle. L’impunité des agresseurs reste un grand obstacle auquel les enfants victimes d’exploitation sexuelle en RCA font face.
English
Country report CAR: Conflict Increasing Vulnerability for Child Sexual Exploitation
The CAR Country Overview Report says that the country’s civil conflict, which erupted in 2012 and continues to this day, has exacerbated an already precarious situation for the country’s children, who account for about half of the 4.5 million population.
The Central African Republic was a source, destination and transit country for the trafficking of children even before the conflict. However, children who have been forced from their homes by fighting are now particularly at risk. And with the total number of people displaced increasing by 40 percent between 2016 and 2017, ECPAT’s research says that the country has now become a “breeding ground” for the trafficking of children for sexual purposes. Extreme poverty and socio-economic disparities have “pushed a lot of children to accept sexual relations in exchange for money or even food.”
The research also reveals that some armed groups have begun forcibly recruiting children as soldiers. Many of these children are then sexually exploited by militia groups. At the same time, the conflict is fuelling an increase in child, early and forced marriage in the country. Girls in particular are targeted, and the number of children sexually exploited through prostitution is increasing.
Despite a political transition in 2016 following elections, children’s living conditions have not improved says the research. In 2016, there were more than 1,000 reported cases of sexual violence, with about 18 percent of these being victims under the age of 18. It is widely acknowledged however, that the vast majority of sexual violence goes unreported in the country.